La notion de victime est complexe, tout comme celle de l'agresseur, car nul n'est tout bon ni tout mauvais. Dans le quotidien et au travers de la clinique, nous constatons que cette dichotomie n'est pas si simple et qu'il faut élargir notre regard, se positionnant ainsi sur un continuum. Certes, il est difficilement concevable pour la société de voir la victime comme ayant intégré une part de l'agresseur, ni de reconnaître que nombreux agresseurs ont été victimes. Pour pouvoir mettre en évidence ces mécanismes sous-jacents, il faut partir du trauma et comment il vient perturber les premiers opérateurs défensifs tels que l'identification projective. 

Le but de ce séminaire est de brièvement définir les notions de victime et agresseur sous un angle juridique, social et psychologique, de donner une introduction théorique à l'identification projective et comment ce mécanisme peut être une lecture possible à ce basculement. En effet, souvent prendre en charge un agresseur, c'est prendre en charge une victime. S'occuper d'une victime, c'est prendre en charge un potentiel agresseur. 

Partant de l'expérience clinique de la formatrice et de celle des participant·e·s, nous mettrons également en avant la complexité de ces prises en charges thérapeutiques et comment être attentifs à notre posture de thérapeute qui peut s'avérer être mise à mal dans cette clinique.