La pratique clinique de psychothérapeute confronte à la nécessité de poser des diagnostics. Pour justifier une psychothérapie (et justifier la mise en œuvre de l'assurance maladie), il faut bien qu'il y ait  une maladie. La démarche psychopathologique devient donc un préalable à toute démarche de soins. En un peu plus de 60 ans, la psychiatrie nord-américaine a « créé » 584 maladies mentales (DSM5). Cette inflation de pathologies est-elle la malédiction des temps modernes ? Doit-on accepter cette évolution comme un état de fait, une vérité scientifique à laquelle il faut se soumettre sous peine d'être considéré·e comme un·e charlatan ou un·e naïf·ve ?

Ce séminaire  propose d'ouvrir la réflexion et la discussion à propos des notions de normal et de pathologique, ainsi qu'au concept de psycho-diversité. Nous aimerions favoriser l'adoption d'une posture réflexive à l'égard des classifications psychiatriques, notamment à l'aune d'une perspective historique.

A partir de cette perspective dépathologisante, plusieurs déclinaisons cliniques seront abordées, comme les troubles du comportement alimentaire, la dépression, la psychose ou les addictions. Nous explorerons comment favoriser la co-construction d'une définition commune du Problème avec la personne que nous accompagnons. Nous donnerons largement la parole aux personnes que nous accompagnons pour partir de leur expérience et s'appuyer sur leur expertise en matière de ce qui a été aidant.